Jane by Alexandre Dumas

Jane by Alexandre Dumas

Author:Alexandre Dumas
Format: epub, pdf


Les Français ont pour la danse

Un irrésistible attrait ;

Et de tout mettre en cadence,

Ils ont, dit-on, le secret.

Je le crois,

Quand je vois

Ces grands conquérants du monde

Faire danser à la ronde

Et les peuples et les rois.

Les portes s’ouvrirent et le capitaine douanier garde-côte Montane Lassade, natif des environs de Bordeaux et transplanté des landes de Mont-de-Marsan dans les marais de la Hollande, entra.

C’était un homme de trente-cinq à trente-six ans, avec des yeux de lapin, un nez de coucou et une assurance qui sentait d’une lieue son golfe de Gascogne.

Il avait un uniforme bleu avec une simple épaulette, et s’appuyait sur une mince épée qui ressemblait à une sonde à laquelle il eût fait faire un fourreau.

– Ma foi, dit-il en saluant la société, on a raison de dire, maître Narvarsan – le capitaine avait francisé le nom du bon Hollandais –, on a raison de dire que le chemin du paradis est difficile. Votre Vlamis – il avait francisé le nom de la campagne Vlam-huis comme celui du maître – votre Vlamis est un vrai paradis. Paradis de Mahomet, je m’entends, ajouta-t-il en regardant la jeune fille, attendu que mademoiselle vaut, à elle seule, toutes les houris ensemble.

Enchanté du compliment, il secoua son chapeau mouillé et arrosa tout le monde.

– Vous êtes si aimable, dit Jane en essuyant avec son mouchoir l’eau dont elle était couverte, qu’il n’y a pas moyen de vous recevoir sèchement, vous et vos galanteries.

– Vous êtes divine, mademoiselle Jane ! répartit le Gascon ; mais aussi devinez ce que je vous ai apporté. Un joli dessin de col festonné, avec des colombes perchées sur des cœurs. C’est ravissant. Et à vous, maman Narvarsan, une recette pour conserver leur couleur aux confitures de roses.

– Vous auriez bien fait de m’apporter une recette pour préserver les tapis de l’humidité, dit madame van Naarvaersen en regardant avec effroi l’eau qui continuait de couler du chapeau du douanier comme d’une fontaine.

– Le capitaine est l’ami des dames, ou les dames sont bien ingrates, dit maître August en posant sa main sur l’épaule du nouveau venu ; il a toujours pour elles dans sa poche un cadeau et dans sa tête un compliment.

– Par sainte Barbe ! dit le capitaine en faisant dans sa cravate un mouvement de cou accompagné d’un tic nerveux de la bouche qui lui était habituel, mon cœur est toujours prêt à tomber aux pieds des belles comme mon épée à rencontrer le fer de l’ennemi.

– Lequel aura le plus de besogne, de votre cœur ou de votre épée, capitaine ? dit en riant maître August. Nous avons bien des belles à Amsterdam et à Rotterdam, mais aussi bien des barils à sonder à la barrière.

– Je suis écrasé par les affaires, répondit le douanier ne paraissant pas comprendre la plaisanterie de maître August et accompagnant sa réponse de son tic habituel ; vos compatriotes, au lieu d’être reconnaissants à notre empereur, qui, lorsque la chose lui était si facile, n’a pas poussé la Hollande dans



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